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 En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence

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Grace S. Faiver

Grace S. Faiver


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MessageSujet: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyLun 23 Fév - 14:47

En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence Iconrobertpattinson10 En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence 2moxe8p
«Il faut espérer le meilleur mais envisager le pire.»


    Quand Grace s'était réveillée ce matin-là, son réveil n'avait pas encore eu le temps de sonner. Une joie incompréhensible innondait la jeune fille, et elle n'eut aucune mal à s'arracher à son lit, sautillant à travers la chambre en regroupant ses affaires & chantonnant sous la douche qu'elle savoura avec un sourire béat. Sans même prendre son temps, elle avala d'une traite son petit déjeuner. Excitée comme une puce, elle regardait sa montre toutes les 5 minutes & s'étonnait que le temps passa si lentement. Fin prête, elle soupira en constatant que son rendez-vous n'avait lieu que dans 45 minutes. Impatiente, elle se laissa tomber sur le canapé et alluma la télévision. Mais son esprit regardait défiler les images sans les voir, entendant par-ci par-là quelques paroles auxquelles il n'accordait aucune importance. L'attention de Grace était en réalité tout à fait ailleurs, perdue dans les réflexions & l'enthousiasme de l'inconnu.

    Voilà 5 ans maintenant qu'elle étudiait la psychologie, une vraie passion pour elle. Mais jusque là, tout n'avait été que théorie, exemples illustres & réflexion personnelle voire même collective. Pour la première fois, enfin, on lui confiait un cas réel, pas une simulation, mais quelqu'un qui avait vraiment besoin d'aide, de parler, de se confier, de retrouver des souvenirs perdus.. Grace n'avait jamais été aussi heureuse. Elle se sentait utile, & avait sincèrement l'impression de pouvoir faire quelque chose pour cet inconnu, ce qui la confortait énormément. Très dévouée, offrir ses services était pour elle une véritable satisfaction, un plaisir que elle seule pouvait comprendre.

    Devant sa détermination extraordinaire, ses profeeseurs l'avaient souvent mise en garde, lui répétant encore et toujours que tous les cas n'étaient pas forcément coopératifs, il arrivait souvent que certains soient là par obligation et qu'ils ne mettent aucune bonne volonté pendant les scéances. Mais elle était confiante. Dans la vie, elle avait rencontré beaucoup de personnes, toutes plus différentes les unes que les autres, et elle était toujours parvenue à ses fins. Elle était patiente, ce qui représentait dans ce métier un grand atout, & suptile, très observatrice, obtenant des réponses à travers des questions anodines, ou grâce à des silences qui en disaient long. Elle savait que cela pouvait parfois prendre du temps, mais ça n'avait aucune importance à ses yeux. En tant qu'étudiante, elle faisait ses séances bénévolement, et même quand cette passion deviendrait son boulot, elle serait prête à faire des heures supplémentaires sans se faire payer si cela pouvait aider ses clients. Elle ne courait pas après l'argent, ni le temps. Elle voulait juste que les gens puissent sourire de nouveau, reconstituer leur joie oubliée. Voilà ce qui lui plaisait tant dans cette branche, ce qui la motivait; son objectif.

    Un dernier coup d'oeil à sa montre lui arracha un piaillement tout joyeux, et, se relevant d'un bond, elle enfila sa veste et sortit. L'adresse qu'on lui avait donnée correspondait à la maison d'en face, c'est pourquoi il ne lui fallu faire que quelques pas pour arriver sur le perron.

    23 ans qu'elle habitait ici, et elle n'avait jamais prêté attention à ses voisins.. Toujours à califourchon entre la FAC et ses livres, elle n'avait jamais réellement pris le temps de connaître son entourage. C'était peut-être le moment...

    Elle toqua à la porte, et attendit sagement. Soudain, des milliers de questions assaillirent son cerveau... & si il refusait de parler à une jeune fille sans expérience? & si il n'avait pas confiance en elle? & si elle se révélait incapable de trouver une solution? Stop! Il fallait qu'elle chasse ces pensées au plus vite! Tout se passerait bien.. Ce n'était pas parce que cette fois-ci c'était officiel que ce serait différent. Allez, il faut se ressaissir! Ce n'est qu'une personne comme une autre, pas de quoi paniquer. Tout irait bien...

    Elle entendit des pas de l'autre côté du mur, et quelques instants plus tard la porte s'ouvrit, dévoilant un jeune homme pas plus âgé qu'elle. Elle ne s'était pas attendue à ça! On ne lui avait rien précisé sur l'identité de son vis-à-vis, et à vrai dire elle s'était plutôt imaginé un adulte, homme mur & désolé, le front plissé & le regard vitreux. Mais le garçon qui se tenait face à elle n'avait rien de l'image qu'elle s'en était faite.. Jeune, il avait un regard sévère, les yeux légèrement plissés, et une grimace impercitible sur les lèvres.

    Grace hésita quelques secondes, puis décida qu'elle ne devait pas être impressionée par cette attitude mécontente. Reprenant discrètement son souffle, elle arbora son sourire habituel et regagna sa candide confiance.

      - Bonjour! Je suis Grace, apprentie psychologue. A qui ai-je l'honneur?

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Lawrence Jespersen

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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyLun 23 Fév - 19:03

    Quant à Lawrence, se lever ce matin-là lui avait semblait une rude épreuve, pour la simple et bonne raison que son sommeil avait été agité de cauchemars dont l’atmosphère était plutôt angoissante. Mais ces cauchemars se révélaient n’avoir que très peu de sens, tout comme ses souvenirs, incomplets, depuis le choque qu’il avait reçu à l’arrière du crâne, lorsqu’il avait découvert le corps nu et ensanglanté de la malheureuse Juliet Borning, dans la forêt d’Everley, situé à quelques kilomètres de là. N’étant pas un gros dormeur, il n’avait pas nécessairement besoin de dormir au-delà de six heures par nuit pour aller bien mais il lui fallait au moins, en contrepartie, arriver à dormir sur ses deux oreilles, or, il n’y était pas parvenu depuis trois jours, trois jours que l’on avait découvert le cadavre de la jeune femme. Et pour ne rien arranger, la perspective de remplir de la paperasse toute la journée, cloîtrer chez lui, avait légèrement agacé Lawrence, sur le point d’extirper enfin l’un de ses orteils hors du lit, pour franchir le fameux pas entre ce moment et le reste de la journée. Son esprit était encore un peu endormi, toujours là-bas, dans la forêt de ses cauchemars qu’il faisait régulièrement...

    A présent assit sur le bord de son matelas d’un blanc cassé, Lawrence ouvrit le tiroir de sa table de nuit, ce petit meuble dont le bois foncé lui donnait une allure robuste, même si l’on imaginait bien à son allure qu’il devait être là depuis longtemps, bien avant que le jeune homme n’emménage ici, d’ailleurs. Lawrence était à la recherche d’un petit miroir de poche que Janice avait refourgué dans ce tiroir-ci la dernière fois qu’elle avait prit possession des lieux. Sans même un regard en direction du meuble, c’est en effleurant du bout des doigts uniquement, les choses plus ou moins utiles qu’il avait flanqué à la va vite dans le tiroir qu’il reconnu la forme du miroir ainsi que sa froideur. Il s’empara de manière négligé de l’objet dans lequel il examina son reflet, mais cela ne dura que quelques secondes. Le résultat l’avait aussitôt convaincu qu’il valait mieux laisser le petit objet croupir quelques jours à sa place, dans le tiroir. Rien de bien surprenant pour quelqu’un qui dormait superficiellement depuis trois jours. Il avait la mine blafarde, des cernes contournés ses yeux et sa barbe était mal rasé. Il passa machinalement sa main droite sur celle-ci pour constater que les petits poils durs picotés sournoisement ses longs doigts fins.

    Depuis trois jours, Lawrence avait le réflexe humain de retourner sur le lieu du crime, dans l’espoir infondé de retrouver toute sa mémoire mais il savait pertinemment qu’il y avait peu de chance pour que cela fonctionne. Hier, il était resté trois heures dans les profondeurs du bois humide, adossé contre une souche d’arbre, muté dans un silence que seul lui pouvait interpréter. Il aurait fallu que la foudre frappe pour l’en sortir, de cette forêt, et encore, si cela avait été le cas, c’en serait surement fini pour lui.

    Lawrence se leva avec un tel élan qu’il ne comprit pas d’où lui provenait cette bouffée d’énergie si soudaine, si éphémère, qui le surprenait tant, dans l’immédiat. Il traina des pieds jusque dans la salle de bain, et au moment de traverser le couloir qui menait également à la chambre de Janice, son amie et colocataire, il constata que cette dernière était déjà partie vaquer à ses occupations au dehors de la maison. Il le savait parce que son sac à main n’était pas posé à sa place habituelle : pendu sur la rampe d’escalier. Elle avait toujours eu l’étrangeté de l’abandonner là, à la fin de chacune de ses journée, et cette fâcheuse manie ne lui était jamais passé. Cela faisait aujourd’hui même un mois que l’emménagement de Lawrence, dans cette petite bourgade du Royaume-Uni, avait eu lieu, pour raisons professionnelles. Au bout du compte, il se retrouvait pour ainsi dire suspendu de ses fonctions, si l’on prend en considération que remplir de la paperasse n’est pas vraiment ce qu’il s’imaginait contraint de faire en venant à Everley. Mais Lawrence était prêt à tout mettre en œuvre pour récupérer le dossier de l’affaire « Juliet Borning » et il parviendrait à ses fins, avec ou sans tous ses souvenirs…

    Vêtu, rassasié, passé sous la douche, Lawrence se dirigea vers la cuisine, au rai de chaussé, pour se préparer un café. Il démarra la machine à café, et regarda distraitement les petites gouttes de café noir se frayer un chemin jusque dans la cafetière en verre. Les bras tendu contre le plan de travail de la cuisine, Lawrence étouffa un bâillement de fatigue en tournant sa tête contre son épaule. Il se redressa finalement lorsqu’il entendit quelqu’un toquer à la porte d’entré. Il sortit de la cuisine qui donnait directement accès à l’entré principale, écarta d’un coup de pied quelques cartons dû à l’emménagement et que Janice ou lui n’avaient pas encore eu le temps de déballer. Lorsqu’il atteint finalement la porte, il la déverrouilla de l’intérieur mais l’ouvrit avec une certaine nonchalance, comme s’il s’obstinait à croire qu’aucune visite ne serait réjouissante pour lui, en tout cas pas aujourd’hui. Il s’agissait d’une jeune femme d’à peu près son âge, dont les cheveux bruns cascadaient le long de ses épaules. Il n’avait pas envie de sourire et ne se força donc pas à le faire. Au lieu de ça, il afficha l’une de ses grimaces imperceptible qui vous incite à ne pas savoir ce que vous devez en penser, comment il faut l’interpréter. La jeune femme semblait débordante d’assurance mais surtout de motivation. Elle ne le montrait pas franchement mais cela se sentait, telle une présence, à des kilomètres à la ronde. Elle se présenta poliment, malgré qu’elle semble visiblement surprise par quelque chose qui venait de lui sans qu’il sache ce que c’était. Grace, apprentie psychologue ? Les lèvres de Lawrence se froissèrent en un rictus. Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce que c’était encore que ces conneries ? Lawrence, agacé de sa propre incompréhension, ne daigna même pas tendre la main à la jeune femme. A la place, il lui répondit avec sarcasmes lorsqu’elle lui demanda à qui avait-elle l’honneur :


    - A un zombie ambulant, je croyais que je n’aurais pas besoin de vous le faire remarquer.

    Vu le sérieux de la jeune femme, cette Grace, il ne devait surement pas s’agir d’un canular, ou alors elle était très doué. Mais il n’avait jamais demandé à consulter un psychologue et ne voyait pas vraiment qui aurait pu s’en charger pour lui. Il dévisagea Grace avec interrogation, conscient de la froideur de son geste et de son regard perçant qui en général mettait les autres mal à l’aise. Il analysa un instant la situation et réalisa brusquement que peut-être, le shérif était derrière tout ça. Quel monde de dingue ! Lawrence reprit la parole sur un ton calme :

    - Vous perdez votre temps, Grace, il se peut que vous vous soyez trompé d’adresse mais personne dans cette maison n’a besoin d’une psychologue, de même que personne ne m’a averti de votre venue.

    Lawrence eu à peine le temps d’achever sa phrase que la boîte vocale se déclencha dans la pièce d’à côté, après que le téléphone fixe ait sonné deux fois sans que le jeune homme ne soit allé y répondre puisqu’il s’occupait déjà de répondre à Grace, son interlocutrice. De là, il était aisé de tout écouter.

    - « Umh, comment il marche déjà ce bordel !? »
    - « Laisse-moi voir ! »
    - « Non, donne ! Allez… Salut, vous êtes bien sur le répondeur de Janice et Lawrence mais on n’est pas là pour le… »
    - « En fait, ce qu’il essai de vous dire, c’est qu’il y a de fortes chances pour qu’il vous ait oublié alors n’hésitez pas à nous laisser vos coordonnés ! »
    - « Mais t’es complètement bidon ! »
    - « Tu vas te taire, oui ! Tu gâches tout, là ! »
    - « Je… »


    Biiiip.

    - « Agent Lawrence, c’est le sheriff, il risque d’être sûrement trop tard quand vous recevrez ce message, surtout que vous semblez ne pas vouloir répondre à vos appels, mais je n’étais pas en mesure de pouvoir vous joindre plus tôt. C’est pour vous prévenir qu’une certaine Grace Faiver, une apprentie psychologue, va venir chez vous vers 1Oh, normalement, si elle n’est pas déjà là. Je sais que vous êtes sûrement contre cette idée mais elle est l’une des meilleures, je veux qu’elle vous aide à retrouver la mémoire. Faite vous aidez, c’est un ordre ! Et au cas où vous ne seriez pas chez vous en ce moment même, à remplir votre paperasse comme je vous l’ai aussi ordonné, vous aurez intérêt en écoutant ce message à vous y mettre, j’imagine déjà la pile vertigineuse de dossiers, empilé sur votre table de salon ! »

    Fin des messages. Lawrence qui avait tendu l’oreille pour écouter le message de la boîte vocale qui défilé automatiquement, leva les yeux au ciel. Ca y est, il n’avait plus le choix, lui avait entendu, Grace également, il ne pouvait même plus tenter de se couvrir en trouvant une excuse auprès de Grace ou du sheriff. Cependant, il n’était pas pour autant d’accord avec la démarche du sheriff et semblait justement mal le prendre. Il adressa un regard furieux à la boîte vocale et son ton monta d’un cran lorsqu’il s’adressa à Grace :

    - Si j’avais reçu ce message plus tôt, soyez sur que je me serai débrouillé pour avoir votre numéro et décliner le rendez-vous, cela vous aurez évitez de vous déplacez pour rien.


Dernière édition par Lawrence Jespersen le Mar 24 Fév - 0:00, édité 1 fois
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Grace S. Faiver

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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyLun 23 Fév - 22:08

En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence Iconrobertpattinsons En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence 2vn2j3m
«Ne me sous-estime pas, ton air renfrogné ne m'effraie pas.»


    Cela était évident qu'il n'appréciait pas vraiment cette visite matinale. Mais elle ne pouvait pas s'avouer vaincue au moindre petit obstacle qui se dressait sur sa route. Elle avait bien remarqué le léger arquement de sourcil quand elle s'était présentée, & en avait déduit sans grande difficulté qu'il n'était pas au courrant de sa visite. Peut-être n'était-ce pas lui, le dénommé Lawrence après tout.. Elle s'apprêtait à lui poser la question quand le répondeur se déclancha dans la pièce voisine. Les lèvres entre-ouvertes, elle écouta, reconnaissant la voix du shérif qui l'avait contacté en personne.

    Ainsi, son hypothèse se confirmait, et il n'y avait plus de doute possible sur l'identité de la personne.

    Sans se départir de son sourire, elle répondit poliement.

      - Rassurez-vous, je ne viens pas de loin. Et je suis certaine que je ne repartirai pas bredouille. Voyez, je viens de découvrir que j'avais un voisin de mon âge! Car vous avez bien dans la vingtaine, n'est-ce pas? Je ne suis donc dors & déjà pas venue pour rien! Alors, si on s'y mettait! Plus vite on commencera, plus vite on aura terminé, & vous n'aurez plus à supporter ma présence; Vous pourrez vous consacrer entièrement à votre paperasse.


    Grace était consciente que cette tâche que le shérif avait confiée à Lawrence n'enchantait guerre ce dernier, elle l'avait clairement perçu alors que le message vocal touchait à sa fin. Elle espérait sans doute, en évoquant cela, lui faire comprendre qu'elle pouvait l'aider à retrouver son vrai boulot, mais que pour ça il fallait qu'il se laisse faire & fasse quelques efforts.

    Toutefois, il ne semblait pas décidé à l'inviter à passer à l'intérieur, & c'est pourquoi elle prit les commandes de la situation en se faufilant entre son vis-à-vis & le mur, débouchant sur le petit hall encombré de cartons. Elle s'avança sans qu'on l'y ait conviée, & fit quelques pas dans le salon, regadant autour d'elle avec curiosité, examinant la décoration, un mélange de masculinité & de féminité, fragrences sucrées & odeurs séduisantes. Elle posa sa veste sur une chaise, & invita le jeune homme à s'assoir sur le canapé.

      - C'est très joli. Je devine que vous vivez avec une jeune fille, non? Elle a bon goût !


    Détendre l'athmosphère ne semblait pas gagné d'avance.. Tanpi, elle n'était pas là pour gagner sa sympathie, mais sa coopération pour son propre bien. Elle n'insista donc pas sur les préliminaires & sortit de son sac un calepin & un stylo qu'elle posa sur la table à ses côtés, prêts à l'emploi. D'un geste machinal, elle remit une de ses mèches brunes derrière son oreille & croisa les jambes. Elle regarda le garçon, prenant un air professionnel sans pour autant faire totalement disparaître de son visage la douceur qui lui était propre.

      - Commençons si vous le voulez bien. Racontez-moi tout ce dont vous vous souvenez, le plus précisemment possible..



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Lawrence Jespersen

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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyLun 23 Fév - 23:59

    Le plus pathétique, était de se dire que même si son téléphone s’était enflammé à temps, par enchantement, Grace lui aurait forcément demandé son identité, il aurait fini par le lui dire, espérant se débarrasser d’elle au plus vite mais elle l’aurait retenu puisqu’elle devait certainement avoir appris ses coordonnés par cœur avant de venir frapper à sa porte. Et bien qu’avant l’appel du shérif, il n’ait réellement aucune connaissance de cette idée qu’il ait eue de lui envoyer une psychologue, son ignorance l’aurait quand-même poussé à se présenter, et au bout du compte, elle aurait passé le pas de la porte, droit qu’elle se donnait en ce moment même, sans qu’il ne l’ait invité à le faire. Le jeune homme la toisa du regard. Ce n’était certainement pas elle qui l’aiderait à retrouver son vrai travail, celui pour lequel il avait poursuivi des études, et non celui qui consistait à remplir toutes ces vulgaires paperasses dont tout le monde pourrait aisément se passer, c’était à croire que le shérif avait inventé tout ces dossiers pour le tenir en attendant de savoir s’il le fait sauter ou non de l’échiquier, comme un vulgaire pion. Lawrence n’eut guère le choix que de s’écarter un peu de la porte pour laisser Grace se faufiler, même si, lorsqu’elle ne le regardait plus, il serra les dents pour ne pas s’emporter et dire de choses trop malvenues. Il referma le plus calmement possible la porte d’entré en faisant bien attention de ne pas trop laisser paraitre son agacement, pour l’instant. Il était assez doué pour réprimander ses expressions, et étant donné que Grace semblait être la meilleure de sa promotion, comme semblait si bien le clamer le shérif, alors il serait prudent.

    - Je n’ai pas choisi d’être votre voisin.

    Fut la seule chose qu’il ajouta froidement, comme pour lui faire sentir qu’elle n’était pas la bienvenue chez lui, au contraire. Pas de précision sur son âge, sur le fait qu’ils ne soient voisins que depuis un mois, sans le savoir, non, il fallait que Grace en sache le moins possible sur lui, ainsi, mieux il se porterait. Le shérif voulait sûrement le tester pour savoir si oui ou non il n’était pas un agent devenu complètement inutile dans le cadre de la profession de policier, et c’est le fait qu’il ne lui dise pas franchement, entres quatre yeux mais plutôt en lui envoyant une psychologue curieuse qui l’insupportait et lui donnait envie, par n’importe quel moyen, de faire tomber en lambeaux son plan, peut-être qu’ainsi, il reconnaitrait sa volonté et son ingéniosité pour l’avoir berner…

    - Merci.

    Répondit-il d’un air détaché lorsque Grace commenta la déco de leur salon. En effet, Janice était une chique fille, humble, avec de très bons goûts. Les meubles de cette pièce étaient d’ailleurs les plus modernes et les plus récents qu’ils avaient réussi à s’offrir. Lawrence avait accepté de garder les vieux meubles de l’ancien locataire, dans sa chambre, si Janice acceptait de lui laisser la chambre qui donnait accès direct sur le sous toit de la petite bâtisse. Elle avait acceptait, pour s’acheter le salon de ses rêves : des meubles en bois clair, aux formes très carrés, délivrant une certaine ambiance zen. La table basse était belle et bien couverte d’un tas de dossiers, tous ouverts, mélangés, renversés mais non traités, comme l’avait prédit le shérif qui visiblement avait comprit les intentions de son agent.

    De sa démarche gracieuse, silencieuse, Lawrence suivit la jeune femme qui semblait presque partie pour faire le tour du propriétaire, déplier bagages et demander où se trouve la chambre d’invité afin de s’y installer confortablement jusqu’à ce qu’elle parvienne à lui tirer les verres du nez. Enfin, peut-être exagérait-il un peu la situation, elle ne faisait qu’essayer de se montrer le plus professionnel possible mais s’en faisait un petit peu trop envahissante à son goût. Il se demanda un court instant si le shérif avait accepté de la payer pour étudier son cas car peut-être était-ce suffisant pour encourageant un pauvre étudiant en dernière année de faculté à empiéter corps et âme sur la vie et les souvenirs de quelqu’un ?

    Afin de lui montrer qu’elle devrait éviter de l’inviter à s’installer dans son propre canapé, il détourna clairement la tête pour ignorer sa proposition. Il l’observa sortir un calepin et un stylo de son sac. Il étouffa un rire caustique dans le fond de sa gorge : elle ne comptait quand même pas prendre sa vie en note et faire des petites fiches, le soir, avant de se coucher ? Il fit quelques pas qui s’enfoncèrent dans la moquette, il hésitait entre croire qu'elle était venue parce qu'être sollcité par le shérif en personne serait un plus pour elle plus tard, dans sa carrière, ou parce qu'elle était curieuse de savoir ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'un jeune homme ayant découvert la dépouille torturé d'une jeune femme qui aurait pu être elle, s'il n'avait pas s'agit de Juliet Borning.


    - Pourquoi croyez-vous que j’ai besoin d’aide ? Peut-être que je ne me souviens de rien du tout.

    Il saisit soigneusement le vêtement qu’elle avait abandonné sur le dossier d’une chaise et le lui tendit, surplombant son visage de la manière là plus imposante qui soit. Il lui montrait qu’il voulait à présent qu’elle sorte de chez lui mais qu’il l’estimait assez intelligente pour le faire seule comme une grande, avant qu’il ne soit obligé de l’empoigner par le bras pour lui rappeler par où elle était entré, ce qui ne le tentait pas franchement. Ce n’était pas dans son caractère d’employer la force inutilement. Il soutint fermement son regard sans broncher et ajouta, presque en chuchotant :

    - Maintenant, je vous demande de sortir d’ici.
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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyMar 24 Fév - 12:11

En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence Iconrobertpattinsons3 En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence 1zxkv3a
«Non, je ne partirai pas. Non, je n'abandonerai pas.»


    Grace ne fit pas mine de s'en aller, bien au contraire, elle prit une chaise et s'assit, gracieusement. Elle ouvrit son cahier et décapuchonna le stylo, qu'elle soutint entre deux doigts fins. Cette fois, elle ne regardait plus le jeune homme, elle s'appliquait plutôt à écrire quelque chose en haut à droite de la feuille blanche.

      - Et que comptez-vous faire si je ne veux pas partir? Appeler la police? Oh c'est vrai, excusez-moi, vous êtes vous-même policier. Mais votre supérieur verra-t-il d'un bon oeil votre désobéissance à ses propres ordres?


    Si son sourire s'était un peu estompé, elle n'avait pas un seul instant haussé le ton ni modifié les nuances suaves de sa voix. Elle n'était pas énervée, pas même vexée. Juste déçue. Déçue qu'il ne lui accorde même pas une chance, qu'il n'essaie même pas. Qu'avait-il à perdre? Pensait-il qu'elle allait s'amuser à crier sa vie sur tous les toits? Que craignait-il?

    Se mordant la lèvre inférieure, elle reporta son regard sur lui.

      - Ecoutez. Je ne suis pas là pour faire apparaître votre passé sur la une d'un magazine aux premières heures de demain. Je ne sais pas ce que vous vous imaginez, mais je vous assure que je n'ai que de bonnes intentions. J'aurais voulu pouvoir vous répondre qu'effectivement, je n'avais rien à faire ici, que vous alliez très bien et que vous n'aviez besoin de rien ni de personne. Malheureusement c'est faux, et vous le savez. Vous pouvez toujours prétendre que vous vous êtes levé du pied gauche, que vous avez mal dormi ou que c'est juste une mauvaise humeur passagère. Mais tout en vous montre le contraire. Vos cernes marquées sont la preuvre irréfutable de quelque chose qui vous tracasse et qui vous empêche de domir. Votre regard, éteint, n'a même pas la force d'expimer tout le mépris que vous éprouvez à mon égard tellement quelque chose qui n'a rien à voir avec moi vous frustre. Et regardez comme vous vous tenez. Vous pourriez avoir une pose fière, haute, mais vous êtes avachi, les épaules affaissées, la tête légèrement inclinée. Comptez-vous rester encore longtemps comme ça? Passer des nuits blanches, avoir des allures de zoombies et vous occuper de papiers sans intérêt? Où est la policier qu'on m'a décrit? Cet homme robuste et courageux, qui aimait son métier par dessus tout? Le savez-vous vous même? Je ne prétend pas être capable de faire jaillair miraculeusement tous vos souvenirs perdus. Mais je peux essayer. Vous avez consacré votre vie à sauver des gens. Moi aussi, bien que d'une autre manière. Si vous pouviez aider quelqu'un sur qui on braque un pistolet, mais que cette personne vous disait de ne pas la sauver, le feriez-vous quand même? Et pourquoi? Parce que c'est votre métier? Ou parce que c'est votre vocation, parce que vous savez que c'est ce qu'il faut faire, que cette personne a plus de chances de s'en sortir si vous agissez? Maintenant renversez la situation, et vous obtiendrez exactement ce qui se passe ici. De même que vous ne pouvez garantir à la victime que vous allez être son héros, je ne peux pas vous promettre que vous allez vous souvenir de tout ce qui c'est passé ce jour-là. Mais si vous ne me laissez pas essayer, alors il est évident qu'il vous restera un vide dans votre mémoire. Oubliez un instant qui je suis, ce que je fais là. Et demandez-vous ce que vous voulez réellement. Je ne fais pas ça pour moi, mais pour vous. Alors, si vous me dîtes que cela vous est égal d'avoir oublié certains passages importants de votre vie, que cela ne vous dérange pas de continuer à vous occuper de cette paperasse au lieu d'agir sur le terrain, alors je partirai, et vous n'entendrez plus jamais parler de moi, je vous le promet.


    Grace ne bougea pas, impassible, le regard ancré dans ces deux yeux furibonds qui la dévisageaient avec acharnement. Elle attendit, en silence, prête à accepter sa décision. Elle aurait tout essayé, elle ne pouvait le forcer à parler s'il voulait se taire, et savait parfaitement qu'elle ne pourrait demeurer là s'il lui demandait une nouvelle fois de partir. A présent, tout dépendait de Lawrence, qui s'occuperait de souligner l'échec de Grace ou au contraire de lui laisser l'espoir d'arriver à un résultat.
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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyMar 24 Fév - 22:14

    Lorsqu’il vit Grace prendre un peu plus possession en se vissant sur sa chaise afin de lui faire saisir qu’elle n’avait pas l’intention de renoncer, il sentit ses tempes palpiter sous l’agacement. Mais brusquement, Lawrence éclata d’un rire d’où n’échappait aucune joie. Tenant toujours fermement la veste de la jeune femme dans son poing serré, il tendit son autre main pour stopper le stylo de Grace qui commencé à griffonner des mots contre le papier. Il aurait pu se pencher en avant pour assouvir sa soif de curiosité mais il cherchait à lui montrer son désintérêt, c’est pourquoi sa réaction fut légèrement moqueuse sur les bords :

    - Que prenez vous en note ? « Refus de collaborer », c’est ça ?

    Rien qu’en l’observant sans éprouver le moindre gêne, il était assez déductif pour comprendre qu’elle était une jeune femme dévoué, peut-être même au point de s’oublier de temps en temps. Elle devait exceller dans la plupart des domaines dans lesquels elle se lancé, et ne voulait sûrement pas se laisser démonter face à cet échec de communication. Elle ne devait certainement pas comprendre pourquoi il s’entêtait autant, et s’il comprenait bien, c’était de sa faute, il n’avait qu’à simplement se taire et répondre à toutes ses questions, les unes après les autres, sans broncher mais justement, l’envie ne lui prenait pas de faire ça. Ce n’était pas contre elle, et il avait furieusement envie de retrouver ses responsabilités entant que policier mais au grand jamais il n’accepterait d’être manipulé par le shérif comme un vulgaire pion à la guise de celui-ci. Oui, il pouvait décider d’accepter ces entrevus avec Grace uniquement pour son bien être uniquement mais il y a des choses que ni le shérif ni elle devait savoir, et d’autres dont il ne se souvenait pas. Tous ses souvenirs étaient incomplets, des morceaux de souvenirs évanouis, brisés, dont il ignorait encore la façon de les récupérer, et même si cela serait vraiment nécessaire.

    Lawrence, fébrile, nullement étonné, fit savoir à Grace qu’il ne doutait pas de son professionnalisme, en tout cas :


    - S’il y a une chose que je sais, c’est bien le fait que vous ne révélerez rien de ma vie : secret professionnel oblige, le cas échéant pourrait mettre un terme à votre carrière avant même qu’elle ait vu le jour. Je ne m’inquiète donc pas pour cela.

    Il ne souriait pas, de même qu’il semblait vouloir ajouter quelque chose d’autre. Il fixa un peu plus intensément Grace, la méprisant terriblement à ce moment précis, et il entrouvrit enfin la bouche :

    - Je vais vous dire une chose. Je ne veux être le héro de personne… jamais ! Ceux qui vivent dans l’espoir de le devenir un jour, ne vivent que pour le titre, l’important est de se surpasser pour avoir l’impression d’être quelqu’un de meilleur. Alors, « où est passé cet homme robuste et courageux que l’on vous a décris ? », cette question est tout à fait déplacé ! Je ne crois pas que vous puissiez vous permettre d’insinuer que mon courage a prit la tangente, sauf si bien sûr, pour vous, découvrir le corps torturé et balafré de façon inhumaine, d’une jeune femme, vous semble aisé à supporter ! Quand je l’ai vu, je me suis dit que c’est moi qui éluciderai ce qui lui était arrivé mais l’on a confié ce dossier à quelqu’un d’autre… Un peu comme si, finalement, le shérif m’avait poussé à ne pas aider cette personne sur qui quelqu’un a l’intention de tuer, dans votre illustration des faits.

    Il plissa un peu plus attentivement les yeux pour ne pas manquer la réaction de Grace, puisque ses réactions se révélaient plutôt attrayantes. Lawrence se redressa légèrement, comme reprenant conscience que son énervement l’avait involontairement rendu trop imposant, si bien que lui-même désapprouva être si proche de la psychologue.

    - Vous devez être fière de vous, et vous dire qu’au moins, c’est une première victoire puisque je ne suis pas resté muté dans mon silence mais vous êtes surtout très habiles de vos belles paroles que vous maîtrisez avec brio. Cependant, je vais vous décevoir. Au revoir, Grace.

    Il lui tendit pour de bon sa veste, sans jamais la quitter des yeux d’une semelle. Il devait être comme une sorte de mystère encore indéchiffré pour elle mais ce qu’elle ignorait c’est qu’il l’était également pour lui-même, certains jours. Il s’apprêtait à la raccompagné dans le vestibule, ne manquant pas aux bonnes manières, malgré leur petite entrevue peu charmante mais il lui glissa distinctement la plus profonde de ses pensées, avec hilarité, certes, et parce qu’il serait bien trop navrant qu’elle ne reparte sans même un peu de sincérité venant de lui, ce qu’elle était venu chercher, même s’il était possible qu’elle puisse le regretter amèrement à présent, n’ayant pas obtenu grand-chose de lui, de ce qu’il en pensait. Peut-être l’a mettait-il au défis, sans vraiment que cela ne soit voulu.

    - Mais avant, je dois quand même vous faire une petite confession ; je ne pensais pas que vous renonceriez aussi facilement. Mais vous avez promis… Vous voyez, pas besoin d’appeler la police, je suis sur que vous mettrez vous-même le shérif au courant de la façon dont s’est déroulé notre rendez-vous.
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Grace S. Faiver

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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyMar 24 Fév - 22:58

En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence Iconrobertpattinsons8 En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence 2vxlk47
«Les apparences sont bien trompeuses... Ne l'oublies pas.»


    A aucun instant elle ne l'interrompit, bien que plus d'une fois elle aurait voulu intervenir, lui montrer qu'il se trompait. Mais quel intérêt? Il était plus têtu qu'une mule, & rien, aujourd'hui en tous cas, ne le persuaderait du contraire. C'est pourquoi Grace se contenta de soutenir son regard, regagnant peu à peu le sourire devant cette résistance sans raison. Il ne se rendait pas compte à quel point chacun de ses mots était révélateur, pourvu d'une importance qu'il ne soupçonnait sans doute pas.

    Quand il termina son monologue, elle récupéra sa veste, muette mais radieuse, et marcha vers le vestibule. La porte ouverte, elle se tourna une dernière fois vers lui, le regardant avec son naturel souriant. De son carnet, elle arracha le coin supérieur de la première page, le plia par la moitié & le déposa sur le petit buffet.

      - Non, je n'ai pas fait de rapport sur notre entretient. Pas par écrit, cela s'entend. Mais je vous laisse mon numéro. Je me doute bien que vous n'attendrez même pas à que je me soit éloignée pour le jeter à la poubelle. Mais si vous avez encore un peu d'espoir de recouvrer la mémoire, alors vous ne le ferez pas. Ou alors c'est que vous êtres totalement désespéré. Je n'avais pas l'intention de vous berner avec mes paroles, mais vous faire réagir. Ce n'est pas ma vie qui va changer selon ce vous auriez pu me réléver. Mais la votre. Si le shérif m'envoie ici, ce n'est pas pour vous tester comme vous semblez le croire, mais pour vous aider. Vous étiez un bon agent, & il a besoin de vous à ses côtés. Qu'attendez-vous à la fin? Qu'un miracle se produise? Mais bon sang ouvrez les yeux! Plus les jours passent, & plus vos chances de vous remémorer ces derniers jours s'effacent! Sincètrement, je ne comprend pas votre entêtement! Vous risquez votre place, & malgré tout vous vous obstinez! A quoi vous jouez?!

    Grace secoua la tête, tristement.

      - Vous savez ce qui me déçoie réellement?

    Son petit rire s'évapora sur ses lèvres, mourant avant même d'avoir vécu.

      - A quoi bon de toutes façons. Vous n'écoutez rien ni personne. Mais si je puis me permettre un conseil, consultez quelqu'un. Le shérif n'hésitera pas à vous mettre à la porte quand il sera mis au courant de la tournure de cet entretient. Je ne vous menace pas. J'essaie simplement de vous aider, encore une fois, malgré votre répulsion. &...

    Elle hésita, craignant de se voir claquer la porte au nez.

      - Si un jour vous avez besoin, pour une quelconque raison, de parler, de n'importe quoi.. Je... Avant d'être psychologue, je suis simplement Grace.. Votre voisine d'en face.


    Elle le regarda, peinée, mais détourna rapidement la tête pour cacher son ressentiment. Tournant les talons, elle s'éloigna, une boule dans la gorge.

    Ce n'était pas son échec qui la rendait mélancolique. C'était plutôt ce sentiment qui pesait sur elle, ce regard cruel qu'elle sentait encore dans son dos. Cela lui rappelait son adolescence, ces garçons qui s'amusaient d'elle et qui la rejetaient ensuite avec ce même dégoût qu'elle avait pur lire dans le regard de Lawrence. Elle se sentait tellement vulnérable, tellement.. impuissante. Ce métier représentait énormément à ses yeux, car c'était la seule chose qui lui permettait d'être réellement quelqu'un, de pouvoir rendre service & de pouvoir se dire "aujourd'hui j'ai fait quelque chose de bien, pour quelqu'un". En quelques minutes à peine, ce parfait inconnu avait non seulement ruiné ce à quoi elle aspirait, mais avait également déversé sur elle une rage qui était un peu trop lourde à porter.
    De l'autre côté de la rue, elle essuya une petite larme qui s'était faufilée sur sa joue. Qu'avait-elle fait de mal?
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Lawrence Jespersen

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MessageSujet: Re: En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence   En quoi cela est-il si déplaisant? | •Lawrence EmptyJeu 26 Fév - 19:49

Lawrence sentit le tissu de la veste de Grace filer sous ses doigts à mesure qu’elle s’en emparait. Il aurait dû avoir une prise de conscience, resserrer sa poigne pour garder le vêtement emprisonner dans sa main afin de la retenir mais hélas, les évènements qui lui étaient arrivé étaient sans doute encore trop récent pour que les paroles de Grace fussent effet sur lui. Il avait la capacité de s’auto raisonner, alors, peut-être changerait-il d’avis mais pour le moment, cela semblait peine perdu. Heureusement, Grace ne semblait pas du genre à renoncer si facilement, même si elle tenait sa promesse et s’en allait de ce pas.

Lorsqu’elle franchit le vestibule et lui laissa un petit papier avec son numéro d’inscrit dessus, il ne broncha pas, il se contenta simplement de la raccompagner sur le pas de la porte ainsi que d’écouter ses dernières recommandations, bien qu’elles n’étaient pas franchement les bienvenu en ce jour qui lui semblait interminable.

En effet, il était sur le point de lui claquer la porte au nez lorsqu’elle s’aventura à lui rappeler que s’il avait besoin, elle habitait juste de l’autre côté de la rue mais il ne le fit pas, par politesse qu’il lui rendait pour elle-même avoir été polie de lui proposer encore une fois son aide, malgré son entêtement visible. Il lui répondit, en hochant légèrement la tête :


- Je n’oublierai pas…

Si cela pouvait lui permettre de repartir moins déçue de ce rendez-vous, alors grand bien lui fasse. Enfin, il insista afin d’être sur de s’être bien fait comprendre : « Au revoir, Grace. », puis referma la porte qui, dans un claquement neutre, mit fin à cet entretient. Il n’avait pas claqué la porte avec énervement, juste avec indifférence, soulagé que cet entretient avec la jeune femme touche enfin à sa fin. C’était encore assez difficile pour lui d’admettre que quelqu’un puisse, avec un prétexte professionnel, lui demandait de déballer toute sa vie, tout ce qui lui était arrivé, ce dont il réussissait à se souvenir. Il ne faisait pas que des choses très bien, dans sa vie, et éprouvait le sentiment de se recentrer…

Lawrence s’approcha, à pas réfréné, de la machine à café qu’il avait mit en route tout à l’heure. Il était pensif. Il sortit machinalement une tasse du petit meuble juste au dessus de la paillasse et décida à ce moment précis qu’il se terrerait quelque temps chez Janice et lui pour réfléchir tranquillement afin de savoir ce qu’il ferait dans les jours avenirs. Il ne s’en doutait sans doute pas encore mais le discours de Grace le faisait réfléchir, qu’il l’ait voulu ou non.


The End...
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