Si nous choisissons d'agir...}Grace <3

« On ne sait jamais à quoi s'attendre avec la vie et les gens qui la compose. Peut-être que ce soir, la dernière personne que tu pensais capable de le faire, à ceuillie un brin de folie dans le champ le plus proche de ta demeure, et que tu devrais en profiter... ou pas. »

«A ce qu'on dit, mieux vaut tard que jamais.
Mouai.. Ca se discute!»

Il pleuvait, si fort que le ciel lui-même semblait s'être tranformé en océan trouble. L'obscurité de la nuit s'était répandue bien vite, couvrant toute la ville d'un voile d'insécurité. De temps à autres, un éclair déchirait le ciel, éclairant brusquement d'une lumière aveuglante le paysage avant de le replonger dans une pénombre encore plus menaçante.

Les cheveux trempés, le visage ruisselant, Grace avançait, frissonante, sur la route inondée, trainant ses pieds l'un après l'autre. Quelque chose la poussait à avancer, une petite voix dans son subconscient qui l'intimait à poursuivre. Elle ne sevait pas où elle allait, et pourtant ses jambes semblaient sûres du chemin qu'elles empruntaient. Elle ne voyait rien, juste le rideau de gouttes d'eau qui se déversait partout autour d'elle, et cette nuit profonde qui avait englobé les environts dans un éternel sommeil.

Sous ses chaussures, le bitume rigide céda à un sol plus fertile, boueux. Bien vite se dessinèrent autour d'elles des silhouettes d'arbres, et elle comprit qu'elle pénétrait dans la forêt. Elle n'était pas vraiment rassurée, mais elle continuait, toujours un pied devant l'autre. La pluie tombait silencieusement sur le sol, comme si quelqu'un avait mis une sourdine sur la scène. Grace n'entendait strictement rien, ni ses propres pas qui s'enfonçaient dans les flaques, ni les hiboux qui d'habitudes se donnaient à coeur joie.

Bientôt, elle arriva dans une petite clairière. Du moins, c'est ce qu'elle pensa. Quelque chose attira son attention, quelque chose de bien trop bas pour être un arbre. Elle s'avança donc encore, jusqu'à se retrouver aux côtés d'une masse qui jonchait le sol. Il y avait là quelque chose d'anormal, c'était comme un pressentiment. Elle s'acroupit pour examiner de plus très cette chose, et découvrit avec stupeur qu'il s'agissait d'un corps, des marques encore rouge vif contrastant avec la pâleur du visage qui se distinguait maintenant clairement dans l'obscurité traversée par un rayon de lune. Portant une main à sa bouche, Grace étouffa un cri en regardant, pétrifiée, ce corps de femme mutilé. Soudain, cette dernière ouvrit les yeux, et un afreux sourire deforma ses lèvres à vif. La femme se releva, imposante, et sortit de derrière son dos un revolver qu'elle pointra sur Grace, qui n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait que déjà la balle sortait de l'arme avec un bruit sourd.

Grace se réveilla en sursaut, des gouttes de sueur perlant sur son front. Le coeur battant à tout rompre, elle mit un certain temps à comprendre que ça n'avait été qu'un mauvais cauchemard.

Des coups se firent entendre à l'étage inférieur, quelqu'un qui sonnait à la porte avec insistance.
Passant une main dans ses cheveux, la jeune fille essaya de se tranquiliser et de retrouver son souffle. Regardant son réveil, elle fit de gros yeux en voyant l'heure.
Qui cela pouvait-il bien être en pleine nuit?

A contre-coeur, elle s'arracha à ses couvertures et descendit les escaliers, cheveux ébouriffés et yeux encore à moitié fermés.

C'est d'un geste leste qu'elle ouvrit la porte, et quelle ne fut sa surprise en tombant nez à nez avec..

- Lawrence?

Elle se frotta les yeux, et les cligna plusieurs fois, histoire de se réveiller un peu et vérifier au passage que ce n'était pas un nouveau rêve.

- Hum.. Oui, je sais mais.. Vous êtes aussi matinaux avec votre entourage?

Un baillement lui échappa, et elle s'empressa de l'étoffer en mettant une main sur sa bouche et en s'excusant de ce geste mal poli.

- Bien, mais ne restez pas là. Je vais faire du café, vous voulez quelque chose?

Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers la cuisine et mit en route la cafetière avant de devenire somnombule.

- Asseyous-vous, faîtes comme chez vous. Ce serait mal venu de ma part de vous demander ce que vous faîtes ici à une heure pareille?

Elle le regarda, sans aucun reproche dans sa voix, ni aucun professionalisme. Elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise et lui donner tort d'être venu toquer à sa porte.

Et puis soudain, une évidence s'imposa à elle.

- Oh mon dieu je dois avoir une tête horrible!

Cela venait de le lui traverser l'esprit, et elle se dit qu'elle devait vraiment faire peur, et que c'était un miracle s'il n'était pas encore parti en courrant... En même temps, c'était de sa faute! On n'a pas idée de réveiller les gens au beau milieu de la nuit! Maintenant il avait qu'à affronter les conséquences, et garre à lui si il se moquait d'elle! Quoi que.. Elle aurait bien aimé entendre son rire.. Ne serait-ce qu'une fois, juste un peu..