« sixte holdt ─ let me live in a wonderful world.

Un couinement puis plus rien. La porte enfin ouverte elle laissait apercevoir la chambre d’un jeune homme. Un pas, deux puis trois… Il avait pénétré à l’intérieur et continuait son petit bout de chemin jusqu’au lit recouvert d’une simple couverture de couleur pâle. Se laissant tomber comme s’il n’avait plus aucune force lui permettant de tenir sur ses jambes, il fixa le plafond de ses yeux clairs avant de s’en aller dans ses pensées, dans ses rêves, ses souvenirs…

En cet instant il avait sept ans, ou peut-être huit, peu importe. Il avait fait ses adieu à sa tendre ville natale depuis assez longtemps pour s’être fait de bons amis à Everley. Le décors, une simple chambre de fillette, des tons rosés et gais. A ses côté, assis sur le lit, Feliks celui qui deviendra son meilleur ami. Des rires enfantins résonnaient dans toute la pièce si ce n’est dans tous l’étage. Sixte avait une fois de plus enfilé une de ces robes de jeunes filles qu’il avait déniché dans l’armoire de la chambre, celle de Maryjane. L’enfance, une simple robe suffisait encore à l’amusement et au bonheur de deux petits garçons. A cette époque déjà, il aimait respirer à plein nez l’odeur qui habitait les vêtements qu’il s’amusait à se mettre sur le dos. Tous devenait flou, les rires s'effacait peu à peu le décors changeait...

Il se trouvait maintenant sur un banc, près d'une grande fontaine. La Franz Platz. L'âge l'avait rattrapé et l'adolescence était déjà arrivée. Ses yeux étaient rivés vers l'horizon, il était ailleurs dans ses pensées, il s'imaginait à ce que pouvait bien lui réservé le futur. Puis une ombre vient le sortir de ce petit monde dont lui seul avait la clé, une ombre féminine qu'il connaissait plus que bien. Maryjane était plantée face à lui, joyeuse. Ses joues commencèrent à rougir et sa tête à bouillonner. Son coeur battait plus rapidement qu'il y a quelques secondes et son ventre s'était maintenant noué. Elle s'installa auprès de lui et entama une discussion. Pourquoi n'arrivait-il pas à aligner facilement deux mots lorsqu'elle venait lui parler de son plein grés. Fermant les yeux il ajouta cependant avec beaucoup moins de mal l'image de Feliks éclatant de rire à la vue de son ami bégayant fasse à cette simple fille. Simple peut-être mais terriblement à son goût. Il avait pourtant toutes les qualités pour être proche de la gente féminine et ses talents musicaux, plus particulièrement lorsqu'il se met à jouer de la guitare, sont loin de repousser les filles de son entourage. Seulement il est bien trop déterminé à pouvoir un jour lui faire comprendre ce qu'il ressent en sa présence. Et c'est repartit, Maryjane avait disparue et le bruit doux et relaxant de l'eau coulant de la fontaine s'atténuait lentement...

A nouveau il se trouve en compagnie de Maryjane mais dans un tout autre contexte. Il était assis tranquillement sur une botte de foin qui commençait à lui piquer le derrière. Ca devait faire une vingtaine de minutes voir même plus encore qu’il l’écoutait parler de tout et de rien à la fois. Il aimait ses petits moments entre elle et lui où elle lui confiait certaine chose de sa vie qu’elle devait surement raconter à d’autres personnes que lui, mais ça lui faisait plaisirs. Ils pouvaient rester là pendant de plusieurs heures, elle à parler, lui è la regarder et à l’écouter, le temps ne paressait pas long. Mais cette fois si quelqu’un vint perturber ce moment de complicité, quelqu’un qui pourtant était toujours la bienvenue. Feliks. Puis c’était repartit, ils allaient partager un autre de ces moments agréables à trois. La voix de Maryjane laissait place à des rires et des cris de joie. Une voix vint couvrir tous ça, celle d’une femme d’un certain âge qui appelait son fils du rez-de-chaussée. Puis d’un bon, comme si tous ça ne lui était pas revenu en mémoire, cette belle image disparue dans un brouillard noir.

Il aimait cette vie, vie qu’il avait presque totalement passée à Everley. Même si tous n’était pas parfait, il se contentait de ce qu’il avait sans vraiment en demander plus. S’il devait choisir quelque chose à changer dans cette vie, ce serait surement d’être né et d’avoir passé toute ça vie à Everley puisqu’au final il s’y est fait à cette ville qui au départ ne lui plaisait pas tant que ça. Everley n’est pas comme les autres villes, elle t’apprend à l’aimer et une fois que tu y a goûter impossible de t’y renoncer.